Le médecin chef du District sanitaire et le Président de la Communauté Rurale de Lour nous ont demandé dans quelle mesure nous pourrions les aider à la construction d’une maternité et à l’installation d’une sage-femme dans le cadre des OMD 4 et 5 de réduction de la mortalité maternelle et infantile.

Le poste de santé concerné (Sobel Diam Diam) se situe dans une région éloignée du Centre de santé de Koungheul de 45 km de pistes. La construction envisagée sur 3 années comprend 3 bâtiments : la maternité, le logement de l’infirmier et de la sage-femme, et la réhabilitation du dispensaire lui-même : case de santé transformée en poste de santé.

La technique de construction envisagée est celle des « Voûtes nubiennes », déjà employée pour la construction du Poste de santé de Taif Tiékène, qui permet de ne se servir que de matériaux locaux en particulier la terre: pas de bois pour la charpente et le coffrage, peu de ciments et de fer. Elle permet également une large participation de la population pour la fabrication des briques en terre et le terrassement. Le principe est de former les maçons locaux à cette technique qui était utilisée en Egypte afin qu’ils puissent construire des maisons individuelles de manière autonome et à faible coût.

Les travaux ont débuté en novembre 2014.

 En juillet 2016, la maternité et les logements sont  finis. Il y a l’eau et l’électricité grâce à une installation photovoltaïque. La sage femme a pris ses fonctions le 30 juillet (voir la photo en tête d’article).

L’infirmier et la sage femme sont définitivement installés dans le bâtiment des logements.

En décembre, la case de santé a été transformée en dispensaire: carrelage au sol et sur les murs, paillasses avec éviers, etc…

Les murs extérieurs sont peints.

Notre rôle est terminé pour la construction mais nous continuons à le soutenir en participant aux soins dans la mesure de nos possibilités à chacun de nos voyages.

Par ailleurs chaque année, l’infirmière chef de Poste accueille pendant une semaine nos étudiantes infirmières en stage

HISTORIQUE DE LA CONSTRUCTION

Novembre 2014
C’est l’implantation du bâtiment, les fondations. Le village a du mal à se mobiliser pour aller chercher dans la forêt les blocs de latérite nécessaire pour les fondations. (80 cm de profondeur sur 60 de large). Aussi nous mettons à contribution le minibus de l’association pour aider le village au transport des pierres.

Plusieurs réunions seront nécessaires pour organiser la participation des villages de la zone de responsabilité du Poste de santé.

Ce type de construction en voute Nubienne demande des grandes quantités de terre et jamais durant le chantier, les villages ne pourront en fournir suffisamment. Aussi ce sont les maçons burkinabés qui seront obligés de faire des briques avec un renchérissement du cout de la construction. Il y a un forage et un château d’eau dans le village mais l’association devra acheter le fioul pour faire fonctionner la pompe arrêtée depuis quelques mois.

Février 2015

Lorsque nous revenons en février les 2 voutes sont finies mais il reste beaucoup à faire au niveau du gros œuvre.

A Sobel Diam Diam on se retrouve un peu dans la même situation que pour la construction du Poste de santé de Taif Tiékène au départ avec une très faible implication des habitants pour participer à la fabrication des briques. Donc ce sont les ouvriers d’Eugène qui creuse la terre, font les briques et les amènent sur le chantier qui est heureusement très proche. Mais la construction prend beaucoup de retard : Eugène compte encore un mois de travail pour terminer le gros œuvre. Nous avons organisé une nouvelle réunion avec les chefs de famille pour les remotiver ; le médecin adjoint s’est déplacé pour tenter de mettre en place un plan d’action : chaque jour un village est chargé de venir appuyer les maçons et cela pendant 12 jours. Est-ce que cela sera suffisant ?

Le chantier est approvisionné en carrelage ; les portes et volets extérieurs sont commandés. Nous avons demandé un devis pour l’électricité. Eugène a passé les alimentations et évacuation d’eau et les gaines électriques.

Avril et novembre 2015

En avril le gros œuvre est terminé, les portes extérieurs et les fenêtres sont posés ; la terrasse est terminée avec la couche de goudron. Le crépi extérieur est aussi terminé. Tout est prêt pour attendre la saison des pluies. Le carrelage est fait : murs et sol. Les fils électriques sont passés dans les gaines et les boutons et prises électrique sont posés. Au niveau plomberie les sanitaires sont raccordés à l’eau et à l’assainissement. La fosse septique est terminée.

En novembre, une équipe de 4 professionnels du bâtiment (menuisier, électricien, plombier, logisticien) avec des professionnels locaux terminent l’installation des sanitaires, la pose des interrupteurs, prises et tableau électrique ; une importante mobilisation du village avec un professionnel permet de terminer en un temps record toute la peinture. Enfin les portes intérieures sont posées. Une entreprise de Dakar met en place l’installation photovoltaïque.

Janvier à juin 2016: le logement

Le logement de la sage femme et de l’infirmier est un bâtiment de 140 m². Chacun d’eux dispose de deux chambres dont une avec une salle de bain intégrée. Ils ont en commun un grand salon et une cuisine. Des toilettes et une salle d’eau commune complète le logement.

La construction a commencé en janvier 2016 avec l’arrivée des burkinabés.

Nous avons suivi le chantier lors de trois séjours en février, mai et juin.

Au mois de juillet l’infirmier a quitté sa case dans le village pour s’installer dans le nouveau bâtiment. Il a été rejoint fin aout par la sage femme.

Novembre 2016

Une équipe d’ECHO avec les artisans locaux transforme l’ancienne case de santé en dispensaire: alimentation en eau, toute l’électricité est refaite; construction de paillasses avec évier dans chaque pièce, carrelage au sol et sur les murs, plafond sous les tôles pour diminuer un peu la température.

Enfin, les trois bâtiments sont repeints.

Le chantier de Sobel Diam Diam est terminé. Mais nous serons encore présents plusieurs années pour soutenir le Poste dans son développement pour améliorer la santé de la population.

Encore une fois c’est grâce à l’engagement de certaines personnes du village que ce projet a pu aboutir et en particulier celui de l’ancien responsable de la case de santé , l’agent de santé communautaire (I.B.)